Les accidents ne se produisent pas seulement sur la terre ferme. Régulièrement, nous entendons parler de déversements importants d’hydrocarbures aux conséquences graves. Le grand public est surtout au courant des grandes catastrophes : des bateaux-citernes gîtés, des fuites d’oléoducs ou accidents sur les plateformes de forage. Mais de petites fuites d’hydrocarbures peuvent également avoir des conséquences catastrophiques si elles atteignent les nappes phréatiques. Il faut savoir qu’une goutte d’huile peut polluer jusqu'à 1000 litres d'eau. Quelles mesures de prévention peuvent être prises par l’entreprise ? Quel équipement est nécessaire pour le cas d’urgence ? Et qu’est-ce qui se passe en cas d’accident réel ? Nous répondons aux questions les plus importantes.
Si une entreprise manipule des produits polluants, elle est obligée d’identifier et d’évaluer les sources de danger lors de l’analyse des risques et de mettre en œuvre les mesures de sécurité nécessaires ainsi qu’un plan d’intervention dans le cas d’un déversement. Il est possible que les conditions locales demandent par exemple de s’équiper pour les déversements d’hydrocarbures sur l’eau, par exemple quand une rivière ou un lac sont à proximité de vos installations, un tuyau d’huile passe proche des zones à eau ou vous risquez des écoulements qui pourront éventuellement être contaminés par des hydrocarbures.
Des accidents sur l’eau doivent être signalisés aux pompiers. Mais en cas d’accident, il ne faut pas se satisfaire de composer le 112 et attendre que les équipes de secours interviennent. Le problème principal des déversements sur l’eau est la rapidité avec laquelle le liquide se répand sur la surface.
En particulier dans les eaux vives, la pellicule d'huile se dirige inexorablement vers l'aval et les dégâts se propagent à chaque seconde. En outre, les pompiers doivent d'abord arriver sur le site, ce qui peut faire perdre un temps précieux. Dans ce cas, il peut être judicieux de limiter la propagation du film d'huile par une intervention rapide.
Ainsi, les entreprises minimisent non seulement les dommages causés à l'environnement, mais également les coûts qu'elles doivent supporter en tant que pollueur. Car les déversements de pétrole sur l'eau peuvent être coûteux : en France prévaut le principe du pollueur-payeur. Il faut non seulement prendre en charge les dédommagements mais également les coûts d'élimination. Dernier point mais pas le moindre, les experts assureurs vérifieront si une préparation adéquate aux situations d’urgence a été prévue et à la hauteur du potentiel du risque. Les entreprises ont donc tout intérêt à s’attaquer activement à la question des mesures d’urgence appropriées.
Lors de la planification d’urgence, il peut être très utile de coopérer avec les pompiers locaux. Il peut également arriver que l’équipe de prévention s’adresse directement à une entreprise si elle a identifié des dangers potentiels. La collaboration peut en fin de compte profiter aux deux parties en développant des approches communes en cas d’urgence et en faisant correspondre les équipements appropriés. Il existe souvent des modèles de coopération dans lesquels des équipements spéciaux des pompiers sont fournis directement par l'entreprise. L'entreprise peut être rassurée que l’équipement d’intervention adapté soit disponible aux endroits stratégiques en cas d'urgence. Les pompiers, à leur tour, bénéficient d'équipements locaux, qu'ils peuvent également utiliser lors d'autres opérations. Dans ces cas, il est généralement déterminé qu'ils remplacent le matériel usagé avec leurs propres ressources. Dans l’ensemble, une situation gagnant-gagnant.
Les mesures d’urgences concrètes dépendent toujours de l’évaluation des risques, ainsi que de l’équipement mis à disposition. Réaliser et analyser un déroulement test d’un cas d’urgence permet de se rendre compte des priorités et optimisations.
L’intervention commence - comment pourrait-il en être autrement - avec la découverte de la fuite. Si de l'huile est détectée sur un lac ou une rivière ou si une fuite est constatée avec un écoulement des huiles dans l'eau, le service d'incendie doit être alerté en premier. Les pompiers informent à leur tour les organismes spécifiés dans les plans d’urgence, tels que l'autorité responsable de l'eau ou des spécialistes entre les entreprises locales. Si des tiers, en particulier les exploitants de systèmes d'assainissement ou les entreprises d'approvisionnement en eau peuvent être affectés, ils doivent également être informés de la situation.
Idéalement, une action d’intervention peut être menée immédiatement. Tout d’abord, il faut mener les mesures de sauvetage, si nécessaire. Ensuite, il faut :
Sécuriser le lieu de l'accident
Evaluer le type, la quantité et le danger de la substance déversée
Arrêter la fuite et éviter une propagation des dégâts
Limiter et absorber les produits polluants.
Afin de limiter les conséquences des dégâts, la fuite doit être arrêtée à la source. En même temps, des barrières d’huiles sur l’eau permettent de limiter la propagation du film d'huile. Les barrages pour l’huile peuvent être catégorisés dans des systèmes actifs et passifs.
Les barrages flottants sont divisés en systèmes actifs et passifs :
Les barrages passifs sont composés par une jupe flottante en tissu spécial, étanche aux fluides, et un élément flotteur. Des raccords et éléments de liaison terminaux permettent la fixation sur les bords. Pour que la partie basse de la jupe ne flotte pas sur l’eau, elle est lestée avec des poids. Lors de l’utilisation du barrage flottant, l’huile stagne sur la surface d’eau pendant que l’eau découle en dessous du tapis d’huile. Ainsi, l’huile peut être pompée ou recueillie avec des absorbants.
Les barrages actifs sont hydrofuges et flottent à la surface des eaux sans ou à faible courant. Le remplissage en polypropylène absorbe les huiles déversées.
Le meilleur est de combiner les barrages actifs avec les barrages passifs : pendant que le dernier réalise un barrage physique, les boudins actifs absorbent les huiles écoulées. Grâce à la corde de traction, l’ensemble est récupéré à la fin de l’intervention.
Si des zones à risque sont connues, l’utilisation des barrières anti-huile en cas d’urgence peut être préparée aussi précisément que possible. Il est par exemple possible de définir les endroits de barrage les plus rapides et importants à installer afin de ne pas courir après le film d’huile en cas d’incident, mais de le bloquer avant la propagation. Des critères tels que des conditions liées à la vitesse du courant, des chemins d’accès et des possibilités de fixation jouent un rôle important au moment de l’intervention.
Le format et la version des barrages pour huile dépendent du type d’eau. S’agit-il d’eau stagnante ou d’eau courante ? Quelle largeur, profondeur et vitesse de courant faut-il prendre en compte ?
Si vous investissez dans des barrages à jupe, la profondeur de la jupe dépend de la profondeur de l’eau, de la longueur du barrage et de la largeur de la surface d’eau. Si le courant est fort, il ne faut pas fixer le barrage dans un angle de 90° avec le bord afin de diminuer la vitesse d’arrivée de l’eau et minimiser la force exercée sur le barrage. Dans ce cas, il faudrait augmenter la longueur du barrage. Des produits composés par plusieurs éléments qui peuvent être reliés rapidement sont une solution pratique. Ainsi, vous restez flexible pour réagir selon l’ampleur du déversement et du type d’eau à couvrir.
Lors de la fixation des barrages flottants, il est important de ne pas fixer le barrage trop haut, sinon l’eau peut passer en dessous des éléments terminaux. Si nécessaire, vous pouvez ajouter des absorbants supplémentaires sur les bords. Un courant fort peut également faire passer l’huile en-dessous du barrage. Fixer plusieurs barrages les uns après les autres avec une certaine distance peut augmenter la sécurité dans ce cas. Ainsi, l’huile ayant passé le premier barrage sera récupérée par le deuxième.
Les absorbants doivent être mis à disposition en quantité suffisante selon l’analyse des risques. Parfois, les granulés absorbants pour huiles sont utilisés malgré certains inconvénients. Une fois repartis sur l’eau, il faut enlever les granulés de la surface après l’absorption du produit. Souvent, cela est compliqué et une élimination est quasiment impossible. Selon le courant, le matériel est rejeté contre les bords et reste coincé dans la végétation. De plus, les granulés sont une source potentielle d’empoisonnement pour la faune. Les granulés contaminés par l’huile peuvent être ingérés par des oiseaux et poissons qui les confondent avec de la nourriture et mener à la mort de ces animaux. Tous ces effets négatifs peuvent être évités lors de l’utilisation des feuilles absorbantes pour hydrocarbures, sans perdre de leur fonctionnalité.
Les feuilles flottantes sont constituées d’un tissu absorbant performant. Grâce à leur fabrication en 100% de polypropylène, elles repoussent l’eau (hydrophobe) et attirent les hydrocarbures (oléophile). C’est facile de les répartir sur une nappe d’huile et de les ramasser sans effort après l’utilisation. Même en état saturé, elles continuent à flotter. Le balayage compliqué de la surface d’eau pour la récupération des granulés n’est plus nécessaire. Les feuilles absorbantes ne sont pas seulement disponibles individuellement, mais aussi sur un rouleau, de sorte que de longs passages puissent être couverts pour la protection des bords. Ainsi, les pollutions sont absorbées avant d’atteindre le talus. Des bandes anti-hydrocarbures et les barrages actifs conviennent parfaitement pour l’absorption des restes du film.
Les autres mesures et équipements doivent également être adaptés à votre situation. Combien de personnes sont nécessaires pour l’intervention ? Votre personnel connaît-il le plan d’intervention ? Est-ce que l’équipement peut être transporté au plus vite sur le lieu de travail ? Quel équipement supplémentaire tel que des bateaux, cordes, outils ou moyens d’éclairage sont nécessaires ? Toutes ces questions doivent être traitées en amont afin de pouvoir réagir au plus vite en cas d’accident. Vous voyez : un plan d’intervention ficelé est important.
En règle générale, suite à une intervention réussie, des actions supplémentaires suivent. En plus d’une élimination correcte des déchets contaminés, les organismes de surveillance demandent souvent des contrôles supplémentaires afin de calculer les conséquences tardives.
Le plus grand soin a été apporté à la réalisation de cette page et à la collecte de données exactes et complètes. DENIOS ne garantit pas l'actualité, l'exhaustivité et l'exactitude de toutes les informations contenues dans cette page et décline toute responsabilité pour tout dommage découlant de façon directe ou indirecte de leur utilisation. Dans tous les cas, veuillez respecter la législation actuelle et locale.
Appelez-nous ou remplissez le formulaire et nous vous répondrons dans les plus brefs délais.